Conception et dimensionnement
des réseaux bouclés
Les règles à respecter
Les obligations
réglementaires relatives à la température de l’eau sont les suivantes :
- La température de l’eau froide doit être
inférieure à 25 °C (référence de qualité mentionnée dans l’arrêté ministériel
du 11 janvier 2007 relatif aux limites et aux références de qualité des eaux
brutes et des EDCH) ;
- La température de l’ECS doit être supérieure à
50 °C sur l’ensemble du réseau d’ECS et inférieure à 60 °C aux points de
puisage. Dans les cuisines et les buanderies des établissements recevant du
public, la température de l’eau distribuée pourra être portée au maximum à 90
°C en certains points faisant l’objet d’une signalisation particulière
(panonceau rouge) ;
- La température de l’ECS au niveau des
équipements de stockage doit, lorsque le volume total des équipements de
stockage est supérieur ou égal à 400 litres, et à l’exclusion des ballons de
préchauffage, être en permanence supérieure ou égale à 55 °C à la sortie des
équipements ou être portée à une température suffisante au moins une fois par
24 heures (cas des ballons à accumulation) ;
- Lorsque le volume entre le point de mise en
distribution et le point de puisage le plus éloigné est supérieur à 3 litres,
la température de l’eau doit être supérieure ou égale à 50 °C en tout point du
système de distribution, à l’exception des tubes finaux d’alimentation des
points de puisage.
Pour résumer, les points clés de la réglementation sont :
- Maintenir l’eau à une température élevée dans les
installations de distribution.
- Eviter la stagnation et assurer une bonne
circulation de l’eau.
- La température des bouclages ne doit pas
descendre en dessous de 50°C.
- Calorifuger séparément les circuits eau froide
et eau chaude.
- Maintenir l’eau froide en dessous de 25°C.
- S’assurer des vitesses de circulation d’eau
≥ 0,2 m/s dans le retour de boucle permettant d’obtenir un régime
d’écoulement turbulent limitant le développement des biofilms.
Architectures distribution ECS
L’installation d’eau chaude
sanitaire comprend la production d’eau chaude et le réseau de distribution d’eau
chaude sanitaire (ECS). Le bouclage du réseau collectif de distribution d’eau
chaude sanitaire a pour objectif de maintenir en tout point de la boucle une
température fixée de consigne.
Définitions des éléments de bouclage des réseaux ECS :
- Réseau aller :
le réseau aller distribue l’eau chaude depuis la production jusqu’aux
différents points d’usage. Il est constitué d’un collecteur et de
canalisations
- Réseau retour :
le réseau retour ramène l’eau chaude à la production. Il est constitué de
canalisations et d’un collecteur. Un organe de réglage de débit doit être mis en place sur le collecteur
retour général
- Antenne : une
antenne alimente un appareil ou un groupe d’appareils. Elle ne fait pas
partie du réseau bouclé. La longueur d’une antenne ne doit pas dépasser 8
mètres. Chaque piquage est équipé d’un ensemble de protections EA (vanne
d’arrêt et clapet EA).
- Boucles : les
boucles comprennent chacune une canalisation « aller »
et une canalisation « retour » sur laquelle se situe l’organe
d’équilibrage. La vitesse de circulation d’eau dans le retour de la boucle
est comprise entre 0,2 et 0,5 m/s, Un organe d’équilibrage de débit doit
être installé sur chaque boucle. La création d’une boucle propre à chaque
point de puisage, ou le cas échéant à un nombre restreint de points de
puisage, est à proscrire.
- Collecteurs :
les collecteurs sont des canalisations sur lesquelles sont piquées au
moins 2 boucles. La canalisation aller de chaque boucle est piquée sur le
collecteur « aller », la canalisation retour de chaque boucle
rejoint le collecteur retour. La pompe de circulation se situe sur le
collecteur retour
- Pompe de circulation :
la pompe de circulation (Ou pompe de bouclage ou de recyclage) permet d’assurer
un débit permanent dans les canalisations et est placée sur le réseau
retour.
- Organes
de réglage : les organes de réglage ou d’équilibrage, permettent
de répartir les débits dans l'installation et sont situés sur les retours
de boucle afin de ne pas avoir à supporter les débits de puisage qui sont
bien supérieurs aux débits de bouclage. Un organe de réglage est équipé de
points de mesure sert à mesurer la température et le débit.
Un module est une partie d’un
réseau comprenant plusieurs circuits et séparée par une vanne de compensation Dans le cas de modules, une vanne
générale est mise en place sur le retour commun
Les
types de canalisations
Choix des matériaux
Les tubes cuivre supportent les désinfections thermiques et
chimiques. Ils font aussi l’objet d’une marque NF (NF EN 1057).
L’acier galvanisé n’est pas le matériau le mieux adapté
compte tenu des risques de corrosion notamment en présence de désinfectant ou
de température élevée. En outre les tubes en acier galvanisé ne doivent pas
être parcourus par de l’eau à une température supérieure à 60 °C..
Les éléments en cuivre et alliages de cuivre ne doivent pas
être placés en amont des canalisations en acier galvanisé.
Le raccordement d’un tube en cuivre à un réseau galvanisé ne
doit pas se faire par brasage ou soudo-brasage direct. Une pièce intermédiaire
est nécessaire pour assembler le tube en acier galvanisé et le tube de cuivre.
Pour limiter le risque d’obstruction par entartrage, un
diamètre minimal de 12 mm est nécessaire. Dans ce cas selon les matériaux, les
canalisations doivent avoir un diamètre supérieur ou égal à :
- Pour les tubes en acier
galvanisé : DN 15 – 16,7/21,3 ;
- Pour les tubes en
cuivre : 12 x 14 ;
- Pour les tubes en PVC-C
: DN 16 – 12,4/16 ;
- Pour les tubes en PEX
ou PB : DN 16 – 16 / 1,5 ;
Dans le cas d’utilisation de canalisations en acier
galvanisé, l’installation de tubes témoins est à prévoir sur le collecteur
général des retours d’eau, en amont du clapet anti retour sur le retour d’eau,
en amont de la pompe de circulation.
Le calorifuge des canalisations
Choisir les épaisseurs de
calorifuge des réseaux de distribution ECS
Classes d'isolation selon la NF EN
12828
Vous trouverez dans les
tableaux joints (issus de la NF EN12828), pour chacune des classes d’isolation
1 à 4, l’épaisseur d’isolation minimale (en mm) en fonction de :
- la conductivité
thermique de l’isolant (coefficient λ en W/m.K),
- le diamètre
extérieur du tube (d1 en mm).
Les tableaux donnent
également le coefficient de perte des conduits en fonction du diamètre extérieur
du conduit, de la conductivité thermique de l’isolant et de son épaisseur.
Coefficient de perte thermique linéaire
d’une canalisation isolée (UI en W/m.K)
Selon le DTU 60.11 P1-2, les parties maintenues en
température de la distribution d'eau chaude sanitaire sont calorifugées par une
isolation dont le coefficient de perte de chaleur (Ul), exprimé en W/m.K, est
au plus égal selon la formule suivante :
- d : diamètre extérieur du tube sans
isolant, exprimé en mètres
En fait cette formule
correspond à un coefficient de perte avec une isolation de classe 1 donnée comme
« garde-fou » selon les exigences minimales réglementaires de la RT 2005.
A noter que les valeurs de
références de la RT2005 sont équivalentes à la classe 2, soit grosso modo
inférieure de15% par rapport aux valeurs minimales du DTU 61.11ou comme
« Garde-fou » de la RT2005.
Une isolation classe 2
correspond à un coefficient de perte est
au plus égal selon la formule suivante :
En reprenant les formules de
calcul précédentes, le tableau ci-dessous indique les épaisseurs minimales des
isolants thermiques en mousse caoutchouc (Epaisseur des isolants fournis par
les fabricants) selon les diamètres des tubes pour ne pas dépasser les valeurs
limites des coefficients de perte thermique (en W/m.K) maximales autorisées selon le DTU 60.11
(Classe 1) et les valeurs du référentiel de la RT2005 (Classe 2).
Dans
les volumes non chauffés, les canalisations d’eau chaude sanitaire doivent dans
tous les cas être calorifugées. Ce calorifugeage n’est pas obligatoire pour les
canalisations encastrées, engravées ou enrobées.
Dimensionnement des réseaux ECS
Dimensionnement des bouclages
ECS (selon DTU 60.11)
Le dimensionnement ne doit pas se baser uniquement sur le
calcul des pertes thermiques. Le calcul des pertes de charge du réseau d’ECS,
le respect des vitesses de circulation dans les canalisations et des plages de
fonctionnement des organes d’équilibrage sont tout aussi importants pour un bon
dimensionnement des boucles d’ECS.
Pour dimensionner une
installation de distribution d’eau chaude bouclée, il est important de calculer
:
- les pertes thermiques totales de l’ensemble des
réseaux de bouclage,
- de définir le débit de la pompe de circulation
pour justement compenser les pertes chaleur des réseaux de bouclage de manière
à maintenir une température au moins égale à 50°C en tout point du système de
distribution,
- de maintenir des vitesses de circulation dans
les tuyauteries de bouclage supérieures à 0,2 m/s. permettant d’assurer un
écoulement turbulent et donc de lutter efficacement contre le de lutter
efficacement contre le développement du bio-film
- de calculer les pertes de charge du réseau de
bouclage le plus défavorisé. On veillera à ne pas dépasser les vitesses
maximales recommandées.
Méthode de calcul
Les calculs de dimensionnement des circuits de bouclage sont
menés en considérant qu’il n’y a pas de
puisages. Lors de puisages, le fonctionnement hydraulique est fortement
perturbé jusqu’à provoquer des annulations voire des inversions de débit. Ceci
est d’autant plus probable que la perte de charge du générateur est importante
(cas des échangeurs à plaques).
Pour conserver une marge de sécurité avec le fonctionnement
réel, ces calculs de dimensionnement doivent se fixer comme objectif une
température de l'eau supérieure à 50 °C en tout point du système de
distribution, à l'exception des tubes finaux d'alimentation des points de
puisage.
Coefficient de transfert
thermique linéaire d’une canalisation isolée :
Transfert thermique d’un tuyau d'eau chaude isolé ayant une
longueur de 1 m, avec un écart de température de 1 K entre l’eau et l’air
ambiant.
Le coefficient Ul varie en fonction du diamètre et de la nature
du tube, de la cconductivité
thermique et de l’épaisseur de l’isolant. Il est donné par la formule
suivante :
- Ul : Coefficient de transmission thermique
linéique en W/(m·K)
- Di : Diamètre intérieur en m (canalisation ou calorifuge)
- De Diamètre extérieur en m (canalisation ou calorifuge)
- :
Conductivité thermique de l’isolant
- he :
Coefficient d’échange superficiel, par défaut il est estimé à 10 W/(m2·K).
Perte thermique de la canalisation :
Écart
(chute) de température de l’eau
Si l'on se fixe arbitrairement une répartition de la
température de l'eau le long d'un circuit on peut calculer, sans connaître les
débits, les pertes de chaleur des branches correspondantes.
Comme l'on se fixe une chute maximale de température
relativement faible on peut utiliser sans risque d'erreur l'écart moyen
arithmétique.
L'écart moyen arithmétique des températures entre l'eau et
l'ambiance est alors égal à :
avec :
- ts : la température de l'eau à la sortie de
cette branche,
- te : température
d’entrée de l’eau dans la canalisation.
- ta : température de
l’air ambiante environnante à l’extérieur de la canalisation (par ex. : +10°C en sous-sol, +20°C en étage).
Perte
thermique dans la canalisation :
avec :
- L : longueur de canalisation en m
- Ul : Coefficient de transmission thermique
linéique en W/(m·K)
Débit pompe
de bouclage et chute de température de l’eau dans la
canalisation
Les débits de bouclage
doivent couvrir l’ensemble des pertes thermiques des réseaux de bouclages
(Réseaux aller et retour) ainsi qu’aux contraintes minimales et maximales des
vitesses de passage dans les canalisations.
La chute de température de
l’eau dans la canalisation du circuit hydraulique est une conséquence directe du
débit, plus le débit augmente et plus l’écart de température entre le départ et
le retour de boucle diminue.
La relation entre le débit et
l’écart (chute) de température d’une boucle qui résulte des pertes thermiques est
donnée par les formules suivantes :
Où :
- P est la somme des déperditions thermiques (puissance
totale dissipée) de la boucle en Watt (W) ;
- Q est le débit de l’eau dans la boucle en litre par
heure (L/h) ;
- ΔT est l’écart (chute) de température en K entre l’aller
et le retour de la boucle.
Cette
équation n’est pas suffisante pour calculer le débit de bouclage minimal
nécessaire. Le débit de chaque boucle est fixé en prenant la plus grande valeur
de débit entre :
- le débit calculé
en fonction des déperditions thermiques ;
- le débit
permettant une vitesse minimale de circulation de 0,2 m/s dans la canalisation
retour ;
Pour conserver une marge de sécurité avec le fonctionnement
réel, ces calculs de dimensionnement doivent se fixer comme objectif une
température de l'eau supérieure à 50 °C en tout point du système de
distribution, à l'exception des tubes finaux d'alimentation des points de
puisage.
Débit
par tronçon :
Le débit dans un tronçon sert à compenser les pertes
thermiques du tronçon lui-même ainsi que de tous les tronçons situés en aval.
Le débit total de bouclage doit être réparti à chaque dérivation du circuit au
prorata des pertes thermiques observées en aval du point de dérivation. Ceci
implique un équilibrage du bouclage qui sera réalisé au moyen des vannes de
réglages placées sur les retours de chaque boucle.
Vitesses de circulation dans
les canalisations
La vitesse à prendre en considération pour le calcul des
diamètres selon la méthode générale est La vitesse résultante des calculs doit
être inférieure à 2 m/s majorée de 10 %.
Les dimensionnements des canalisations doivent tenir compte
des contraintes de vitesse, notamment pour éviter l’apparition de nuisances
sonores :
- ≤ à 2 m/s pour les canalisations en sous-sol, vides sanitaires ou locaux
techniques ;
- ≤ 1,5 m/s en colonnes montantes ;
- ≤ 1 m/s pour les branchements d’étages et d’appareils ;
- ≤ 1 m/s pour les collecteurs
de retour de boucle ;
- 0,2
à 0,5 m/s pour les retours boucles.
Les vitesses trop faibles ou la stagnation, à l’opposé,
favorisent aussi les corrosions.
· Dimensionner les canalisations horizontales de
retour de boucle en acier galvanisé afin d’obtenir des vitesses d’au moins 0,2
m/s (Additif n°4 du DTU 60.1, voir page 41).
· Placer la boucle le plus près possible des
points de puisages…
Le Cahier des Clauses Techniques Générales (CCTG) des
marchés publics de génie climatique donne les vitesses maximales, les débits et
les diamètres équivalents des canalisations du commerce.
Calcul du Ø de tube en fonction
du débit et de la vitesse du fluide
Le diamètre intérieur (di) du tube en fonction du débit (Q)
et de la vitesse (v) imposée est déterminé par la relation suivante.
Avec
- v = la vitesse du fluide en m/s
- Qv = Débit d’eau volumique dans la canalisation
en m3/h
- di : diamètre intérieur du tube en mm
Les pertes de charge
Les réseaux de
distribution d’ECS et des retours de bouclage sont dimensionnés de manière à
respecter les vitesses maximales autorisées et minimales en particulier sur les
retours de boucles et tout en ayant des pertes de charge acceptables sur ces
mêmes canalisations.
Il est judicieux de
dimensionner les réseaux de distribution d’eau de retour de boucle sur une
fourchette de 6 mmCE à 22 mmCE voire 25 mmCE permettant de ce fait d’avoir à la
fois des vitesses de passage minimale (>0,2m/s) et de ne pas dépasser les
vitesses pouvant engendrer du bruit.
Il est à noter qu’avec une
vitesse d’écoulement identique la perte de charge sera bien plus élevée avec des
petits diamètres de tuyauterie par rapport à des gros diamètres. En conséquence
les vitesses de passage limites données dans le DTU correspondent bien plus à
des gros diamètres de canalisations.
Les valeurs du tableau
suivant ont été calculées pour une perte de charge linéique de 20, 25 et 30 mmCE/m.
L’objectif est de se limiter à une perte de charge qui ne devrait pas dépasser
20 mmCE sur le retour de boucle et 25…30 mmCE sur la distribution aller en
période de pointe permettant d’obtenir à
la fois une vitesse silencieuse et de respecter les vitesses limites
recommandées selon le DTU à ne pas dépasser notamment sur les retours de
boucles et d’être plus ou moins conforme au Cahier des Clauses
Techniques Générales (CCTG) des marchés publics de génie climatique.
Une présélection des
diamètres des canalisations peuvent être
effectuées à partir du tableau suivant.
Comme mentionné précédemment, les calculs de dimensionnement des circuits
de bouclage sont menés en considérant qu'il n'y a pas de puisage et le calcul
de la perte de charge s’effectue en fonction du circuit le plus défavorisé.
Hauteur manométrique de la pompe de bouclage :
De même que les organes
d’équilibrage, la pompe de bouclage est située sur le retour afin de ne pas
avoir à supporter les débits de puisage qui sont bien supérieurs aux débits de
bouclage.
La pompe de bouclage ou pompe de recyclage, est l’élément
qui permet d’assurer un débit permanent dans les canalisations. Elle est
caractérisée par une courbe de fonctionnement « hauteur manométrique
totale » en fonction du débit
La Hauteur Manométrique
Totale (HMT) de la pompe de bouclage doit être supérieur ou égal à l’ensemble
des éléments suivants, à savoir :
- le cumul des pertes de charges linéaires du
« réseau retour » uniquement sur le circuit le plus défavorisé ;
- le cumul des pertes de charges linéaires du
« réseau aller de distribution ECS» calculé sur le débit de bouclage
et non pour le débit de puisage et uniquement sur le circuit le plus défavorisé.
Hors puisage, les pertes de charges du « réseau aller » sont très
faibles (quelques mmCE/m) ;
- la perte de charge de l’appareil de la
production ECS;
- les pertes de charge singulières, en particulier
celle du clapet anti retour en aval de la pompe.
La courbe d’un circulateur
indique les différents débits qu’il peut fournir en fonction de la pression
dynamique. L’intersection de la courbe de réseau et de la courbe du circulateur
donne le point de fonctionnement, qui indique le débit que le circulateur peut
fournir dans le circuit.
Si la perte de charge
réseau est plus élevée que prévue, le point de fonctionnement se déplace sur la
courbe comme par exemple au point N°2 ci-dessus, ce qui a pour conséquence de réduire le débit de circulation
d’eau dans le réseau et d’augmenter la hauteur manométrique de la pompe (HMT)
Spécificités hydrauliques des bouclages ECS
Dysfonctionnement
des bouclages ecs
Pendant les puisages,
les pertes de charges dans les tronçons de distribution augmentent
considérablement risquant ainsi d’inverser le débit de la pompe de bouclage.
Afin d’éviter ce phénomène, un clapet anti-retour est installé en série sur la
pompe.
La présence du clapet anti-retour peut engendrer un débit
nul sur la pompe de bouclage aux heures de pointes. Ceci ne gêne en rien le
fonctionnement du système.
Lorsqu'on passe du circuit fermé, c’est-à-dire hors
soutirage en circuit ouvert lors du puisage, le clapet peut rester fermer ou se
refermer lorsque les soutirages augmentent et interdire tout débit de
circulation dans les parties de circuit non sollicitées par les soutirages en
cours. Ceci peut engendrer des conséquences non négligeables lorsque les
boucles sont sollicitées en permanence pendant que d'autres ne sont utilisées
qu'épisodiquement au cours des cycles
Ceci peut être représenté de la manière suivante sous la
forme de ce schéma à sa plus simple expression
Les réseaux « aller » et « retour » présentent
des Pdc qui varient en fonction du débit de circulation d’eau, la pompe de
boucle dispose d'une hauteur manométrique HMT également variable en fonction du
débit. La pression au point PA sur l'alimentation d'eau est supposée relativement
constante quel que soit le débit de soutirage.
Le clapet est maintenu fermé par un différentiel de pression
statique, d'un côté la pression du réseau en amont (PA), de l'autre la pression
au point de puisage (PB) égale à la pression de ville diminuée de la Pdc du tronçon
du « réseau aller ».
Si nous mettons alors la pompe de boucle en service, pour
qu'elle commence à soulever le clapet, il faut que sa hauteur manométrique (HMT)
à débit nul soit supérieure à la différence de pression PA – PB, la Pdc du
retour de boucle étant négligeable étant donné que le débit est inexistant. Si
la condition est remplie, le clapet se soulève et il s'établit un début de débit
de retour de boucle pour lequel la pression en PA est équilibrée par la
pression en PB, diminuée de la perte de charge de la boucle retour, augmentée
de la hauteur manométrique de la pompe sous le débit Qb.
Puisque la pression PA est relativement constante, lorsque
le débit de soutirage augmente, la pression en PB diminue, le débit de bouclage
Qb diminue également pour compenser la baisse de PB par une augmentation de la
pression de pompe qui "remonte sur sa courbe jusqu'au débit nul" où le clapet va se
refermer.
Suite à ce constat, on peut donc conclure que lorsque le
débit de puisage va croître, le débit de retour de boucle aura tendance à s’annihiler
plus rapidement lorsque la Pdc du
« réseau aller » est très élevée par rapport au retour de boucle
comme dans le cas d’un sous-dimensionnement des diamètres des canalisations du
« réseau aller » engendrant des vitesses de circulation d’eau plus élevées et donc des Pdc linéaires plus importantes.
Cas
particulier dans le cas d’une production ECS de type instantanée:
Dans le cas d’une production
ECS de type instantané, le débit du retour de boucle va devoir en plus
transiter dans l’échangeur à plaques dont le débit varie très fortement allant
simplement du débit nominal de la pompe de recyclage (Période hors puisage)
jusqu’au débit de pointe de puisage ECS des différents équipements sanitaires.
En conséquence, l’ensemble des
pertes de charge engendrées à la fois sur l’échangeur et sur le circuit
d’alimentation ECS va varier encore plus fortement.
Pour limiter ce phénomène on
augmentera la HMT de la pompe par exemple sur un profil de 30 %, voire 50% du
débit de puisage sur l’échangeur.
Surdimensionner la pompe de
bouclage, c’est prendre le risque d’augmenter les débits pendant les périodes
d’absence de puisage car la perte de charge dans l’échangeur diminuera fortement.
Pour s’affranchir de la perte de charge de l’échangeur à
plaques sur la pompe de recyclage on peut envisager de rajouter une pompe supplémentaire associée à un by-pass permettant
d’assurer un débit permanent pour éviter l’entartrage de l’échangeur et d’assurer
le débit nécessaire de transit sur l’échangeur pour le maintien en température
des bouclages.
Un
simple bipasse permet d’assurer au même titre que la bouteille un découplage
hydraulique, il permet d’assurer l’écoulement de la différence entre les débits
primaire et secondaire. Il assure également le rôle de « casse-pression ».
Son
diamètre est identique à celui des canalisations de raccordement primaire et
secondaire Le raccordement hydraulique, est réalisé entre le départ de
l’échangeur et le retour par l'intermédiaire de 2 piquages et si possible
évasés pour réduite la perte de charge. L'espacement des piquages devrait être
si possible ≥ à 10 fois le Ø de la canalisation de distribution ECS.
Le débit nominal de la pompe sur le secondaire de
l’échangeur doit être supérieur au débit nominal de la pompe de bouclage et avec une HMT correspondant à 100% du débit probable
ECS sur l’échangeur.
La sonde de régulation ainsi que le thermostat de sécurité
doivent être placés en aval du by-pass
A noter que ce type de montage ne permet d’éliminer les
dysfonctionnements évoqués dans le chapitre précédent mais simplement
d’atténuer ces problèmes.
Equipements divers
Purges d’air sur bouclage
eau chaude
Des purgeurs d’air ou séparateurs d’air automatiques, doivent
être installés aux points hauts des colonnes montantes et des coudes, au niveau
des contre-pentes, sur les retours de boucles, en sortie des préparateurs d’eau
chaude.
Le choix de l’emplacement de montage des purgeurs en point
haut doit être effectué dans l’objectif d’obtenir la meilleure efficacité :
- dans
les portions de canalisations droites horizontales où les vitesses de
circulation sont faibles : voir Figure 11 a ;
- dans
les coudes supérieurs des colonnes descendantes : voir Figure 11 b ;
- dans
les coudes supérieurs des colonnes montantes, en cas de difficulté de mise
en oeuvre les deux premiers montages et quand la purge au remplissage est
prépondérante : voir Figure 11 c.
Prises d’eau (robinets de
prélèvement)
En cas de dispositif de
traitement, deux prises d’eau doivent être placées, l’une en aval et l’autre en
amont du dispositif.
En cas de circuit d’eau bouclé,
une prise d’eau doit être placée sur le retour d’eau.
Contrôle des températures et des débits
Sur les installations
collectives d’eau chaude sanitaire, un dispositif permettant de contrôler les
températures doit être installé sur le départ et le retour d’eau chaude ainsi
qu’au niveau des boucles les plus défavorisées hydrauliquement.
Un dispositif permettant de
contrôler le débit en retour de boucle doit également être installé.
Il peut s’agir par exemple
d’une vanne de réglage à mesure de débit, ou d’un détecteur de débit
Protection sanitaire (Les clapets de non-retour EA)
Les réseaux intérieurs
doivent être équipés de dispositifs de protection conformément à la norme NF EN
1717 pour prévenir la pollution de l’eau potable.
Les réseaux sont classés en
plusieurs types :
- eau chaude
sanitaire – partie collective
- eau chaude
sanitaire – partie privative
À chaque piquage sur un
réseau d’eau collectif et destiné à un usage privatif, EXEMPLE Une chambre
d’hôtel, une chambre d’EHPAD, une cellule sanitaire, sont considérées comme des
parties privatives.
Peuvent être concernés aussi
par exemple les adoucisseurs, les productions d’eau chaude, les chaudières.
Programme de calcul EcsRecyclage
Le
programme de calcul EcsRecyclage permet de
dimensionner très rapidement les réseaux de distribution d’eau chaude sanitaire
avec les retours de boucle.
Feuilles de calcul fournies avec le programme de calcul
Les calculs des débits pour les réseaux de distribution EF et ECS sont
dimensionnés selon les indications données selon les données du DTU. Des
feuilles de calcul préprogrammées sont fournies en complément avec le programme
de calcul.
Elles permettent de pré dimensionner les diamètres de réseaux de distribution EF, ECS et retours de boucles.
Feuille
de métré paramétrée
Dernière mise à jour :
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